Jason, Scarlett et les bulles de la controverse...
AVANT-PROPOS: Il y a deux jours, je faisais parvenir le texte qui suit au quotidien "La Presse" à Montréal en leur proposant de le publier dans la section "opinions".
Quelques-uns de mes billets ont déjà été publiés dans ce journal, alors que d'autres n'ont pas été retenus. Avec le temps, j'arrive à prédire le sort de mes missives avec plus de précision. Et comme je l'avais prévu en relisant mon papier avant de l'expédier, celui-ci ne semble pas avoir trouvé grâce aux yeux des éditeurs de "La Presse". Je pense qu'en le lisant, vous comprendrez ce qui aurait pu inquiéter les journalistes...
Fort heuresusement, il nous reste les blogues, les médias sociaux et les amis.
Alors n'hésitez pas: si vous aimez, faites circuler.
S.B. Samman
Jason,
Scarlett et les bulles de la controverse...
Tout ceci peut paraitre presque drôle jusqu'à ce que nous mettions un peu d'ordre dans ce médiocre vaudeville.
Commençons par monsieur SodaStream. Que celui-ci décide que pour vendre sa machine à bulles chez nos voisins du sud, rien ne vaut mieux que de dénicher une jolie star hollywoodienne qu’il placerait dans une pub au cours du Super Bowl, cela n’a rien de particulièrement novateur. D’autres limonadiers l’ont déjà précédé dans cette subtile démarche. Je ne discuterai pas de ses arguments de vente; ceux-ci ont probablement été pondus par de brillantissimes stratèges en communication. Et si le public est assez crédule pour accepter la proposition que Soda Stream c’est « moins de sucre et moins de bouteilles », bravo pour les vertueux stratèges.
Quand à la chère Scarlett, le plus déplorable c’est qu’elle ait troqué avec une facilité effarante son rôle de porte-parole auprès de l’ONG Oxfam. Ambassadrice de cette ONG humanitaire depuis 2007 et ayant directement et activement contribué à ses programmes au Sri Lanka, au Kenya, en Inde, à Haïti, en Éthiopie et en Afrique de l’Est parmi bien d’autres pays, elle ne pouvait ignorer la position d’Oxfam à l’égard de SodaStream. L’ONG considérait cette société comme responsable d'un «business qui alimente la pauvreté et va à l'encontre des droits de la communauté palestinienne». Mais soyons réalistes, le fait est que madame Johansson s’est mise dans une situation fort embarrassante et devait faire face à un choix cornélien : Hollywood ou la bienfaisance ? Inutile de s’attarder sur ses états d’âme ; ceux-ci n’ont pu ni se prolonger ou encore faire fi des pressions en tous genres qu’elle a dû subir. Diable ! Il fallait trancher. Alors après avoir mémorisé quelques arguments superficiels, savamment concoctés par des relationnistes très peu au fait du contexte politique et historique, elle fait le choix évident. Adieu les années de gloire où, sans maquillage, en débardeur et jeans délavé, elle baroudait d’un continent à l’autre et venait à la défense des femmes battues ou des enfants affamés ; elle remet ses paillettes et rentre au bercail.
Le Canada que j’ai choisi, avec enthousiasme et conviction, comme suppléant au pays natal il y a bientôt 40 ans est méconnaissable aujourd’hui.
La primauté des valeurs humaines, le comportement balancé et positif sur la scène internationale; l’impartialité, la compassion et la tolérance qui formaient le tronc d’une enviable réputation semblent bien loin.
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