ok zen
Guenons en guenilles
Dans forêt amazonienne
Défilent et se pâment
Au sons des baisers
Qui claquent dans l’air
Sans toucher une chair
Pour éviter ma chère
De se refaire toute la face.
Ici tout le monde s’aime
Mais personne ne se connaît
Et si l’on fait semblant
C’est par habitude
Comme c’est par habitude
Qu’au gré des défilés
De tous les couturiers
On admire l’art
De couvrir de pauvres filles
De bouts de tissus
Aux couleurs infâmes
Aux formes difformes
Mais portés je vous jure
Avec tellement d’allure
Avec tellement de grâce
Que face à une glace
Dans ses tristes guenilles
La plus triste des guenons
Se prendra, parions
Pour une belle Manon
Quelle perte de temps
Quel amas d’artifices
La haute couture aujourd’hui
N’a de haut que le nom
Tout le reste mon ami
Ne sert qu'à remplir les poches
D’une tapée d’artisans,
Qui ont découvert
Que le rouge des soieries
Et que du brocart vert
Porté par de grandes filles noires
Pouvaient les rendre riches.
Guenons en guenilles
Avancez les filles
Et laissez-vous admirer
Par de joyeux drilles.
Avancez les filles
Et laissez-vous admirer
Par de joyeux drilles.

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